février 6 2019

Première visite au village !

Difficile de résumer ces quelques heures passées en compagnie des villageois en quelques mots, je vais donc essayer de vous présenter cette journée tout d’abord avec mon ressenti personnel, puis dans un second temps une synthèse des discussions et des projets envisagés avec les villageois, le tout accompagné de quelques photos pour illustrer mon propos.

je déteste ce genre de photos, où il faut prendre la pose, tel un conquérant. Heureusement, le jeune homme devant moi est venu « taper l’incruste » et a provoqué l’hilarité générale car il s’est fait du coup chahuter par tout le monde, moi y compris !

Ce fut donc une journée pleine d’émotion, celle de retrouver des amis chers que je n’avais pas revu depuis bientôt 7 ans, et tout cela grâce à la gentillesse et la mobilisation de mes amis et de ma famille, qui m’ont en grande partie aidé à financer mon voyage.

Les villageois eux-mêmes étaient vraiment heureux de me revoir, et saluent chaleureusement toutes les personnes qui soutiennent nos actions au sein de l’association.

Les poignées de mains étaient longues, ponctuées de longues salutations, de grands sourires, et de même de rires … et de larmes, car je me suis laissé submerger par mes émotions à certains moments tellement ces retrouvailles avec des personnes que je connais depuis maintenant 15 ans ont été intenses.

Quel plaisir alors de retrouver toutes ces personnes, en bonne santé, fières de leur village, heureuses de nous annoncer qu’ils sont désormais 620 habitants (contre 346 en 2016), ce qui représente environ 50 familles, et que la saison des pluies avait été très bonne, tout comme les récoltes.

Et effectivement j’ai pu constater que les greniers étaient tous pleins à ras bord de maïs et de mil, et que les animaux présents au village (chèvres et moutons, vaches et zébus, cochons, poules, pintades, …), semblaient tous en bonne santé. Et les réserves de paille et de foin étaient bien fournies.

Et puis, que de changements ! de nouveaux bâtiments, jolis et solides, construits en voûte nubienne, une architecture bioclimatique millénaire, abritent le moulin à mil communautaire, et une unité de production de farine BAMISA, un aliment de prévention de la malnutrition infantile très utile pour tout le territoire alentours.

J’avais beaucoup travaillé il y a quelques années pour pouvoir lancer ces chantiers dans le village, et je peux enfin voir le résultat. Et j’ai même appris des conséquences heureuses absolument imprévues : le maçon responsable de ces chantiers est tombé amoureux d’une jeune femme du village, et il s’est marié avec elle ! Il revient du coup régulièrement au village, et continue de donner des conseils pour l’entretien des bâtiments.

D’autres villageois, originaires de kinsi comme d’autres villages alentours, semblent par ailleurs intéressés pour faire construire leur propre logement en voûte nubienne après avoir visité ces bâtiments. C’est une bonne nouvelle, car la promotion de cette architecture, plus adaptée, confortable et moins chère que le béton et la tôle, était un des objectifs à atteindre par ce projet.

Après, les bâtiments ont souffert d’infiltrations pendant la saison des pluies, des petits creux se sont formés dans les angles mais les villageois ont prévu de les réparer.

Ce déplacement m’aura cependant laissé un goût amer : celui de la pollution plastique, qui est un vrai fléau. Pas tant que cela au village, c’est la bonne surprise, mais dans d’autres villages alentours, où certaines parcelles laissent à croire que l’on cultive le plastique !

Je n’avais pas souvenir d’avoir constaté autant cette pollution les dernières fois où je suis venu … la faute aux sachets d’eau, plus pratiques que les bouteilles, mais nettement plus polluants.

Des ONG s’efforcent de trouver des alternatives pour recycler ces sachets, et transformer une pollution en solution économique rentable susceptible de faire gagner de l’argent à des femmes par la fabrication d’objets à partir de ces sachets. C’est notamment le cas de MOVEMENT FRANCE, dont les créations sont vraiment chouettes.

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février 5 2019

2e journée

Bonsoir !

Encore une journée bien remplie, pendant laquelle Salif et moi avons arpenté Ouaga dans tous les sens.

Je voulais, pour commencer, aller visiter une boutique dont j’avais vu le site internet, afin de montrer à Salif le genre d’artisanat qui est « à la mode » en ce moment, et acheter d’ailleurs quelques objets que j’avais repéré.

Mais hélas l’adresse était trop vague (elle se situe … dans une des rues les plus touristiques de la ville, mais on ne sait pas précisément à quel endroit de cette rue, qui est très longue et pleine de boutiques, hôtels et restaurants en tout genre) du coup après plusieurs tentatives infructueuses et faute d’avoir le numéro de téléphone avec nous, nous avons décidé d’abandonner pour aujourd’hui et d’aller retrouver le commandant de gendarmerie que Salif connaît et qui nous propose de mettre un gendarme à disposition pour notre sécurité lors de nos déplacements hors de la ville.

Mais là encore nous avons attendu autour d’un café … sans résultat ! ce monsieur, qui travaille à l’état major de la gendarmerie, a été visiblement retenu par une réunion.

Du coup, Salif m’a proposé de passer au CEAS (le Centre Ecologique Albert Schweitzer), une ONG avec laquelle nous travaillons pour porter des formations en agro-écologie, développement agricole et développement économique, afin d’y récupérer le programme des formations pour en parler avec les villageois demain.

Une fois sur place nous avons eu l’occasion de discuter avec le collègue de l’agronome qui a travaillé avec les villageois sur des projets tels que le goutte à goutte et la culture du soja, pour notamment envisager un projet de savonnerie, voire de fabrication de pommade à base de karité, pour les femmes sur place. L’échange fut très intéressant, et a permis de poser les bases d’un projet tel que celui-ci.

Mais d’autres projets, comme la formation à l’élevage de poulets par exemple, sont également susceptibles d’intéresser les villageois.

Nous avons profité de notre passage au CEAS pour aller à la boutique du lieu faire du repérage, car c’est là que nous achetons habituellement les savons, et même le miel, que nous revendons en France. J’ai également regardé les autres produits, le plus souvent alimentaires, susceptibles d’être intéressants à rapporter en France, mais rien ne m’a vraiment attiré.

Nous sommes ensuite allés manger non loin du village artisanal de Salif, dans un maquis où nous avons enfin rencontré le commandant de gendarmerie, qui tenait à nous présenter le gendarme qu’il a détaché à notre service tout spécialement, afin qu’on s’organise pour le déplacement de demain au village, et d’autres éventuels déplacements plus tard pendant le séjour.

Nous avons de fait longuement discuté, aussi bien de la sécurité du pays que de politique plus généralement, de l’aide au développement, des études (la fille de ce monsieur envisage de venir faire des études de relations internationales en France).

 Et bien évidemment Salif et le gendarme se sont échangés leur contact, et ont convenu d’un lieu de rendez-vous pour aller au village demain.

Décidément, que ferais-je sans Salif ? c’est vraiment grâce à lui que tout ceci est possible !

Après cette longue pause fort plaisante, nous sommes retournés une nouvelle fois au village artisanal de Salif, pour mitrailler toutes les boutiques avec mon appareil photo (qui s’est révélé très capricieux, le bougre !).

Vous trouverez ainsi, sur la page « artisanat » du blog, un petit échantillon des photos de ce qui est proposé. Difficile de tout partager, le réseau internet est quelque peu capricieux … et puis, il faut bien garder quelques surprises, pour les futures ventes d’artisanat qui seront organisées à mon retour !

Parmi les thématiques que nous avons choisi de privilégier, il y a : les objets issus d’un processus de recyclage, et les objets plutôt utilitaires que décoratifs.

Enfin, pour clôturer cette journée, nous sommes passés acheter des noix de cola, à offrir en cadeau aux chefs du village demain à notre arrivée. Cela nous évitera en effet de perdre du temps en véhicule en centre ville demain matin, et ainsi partir plus rapidement vers le village grâce aux contournements routiers qui ont été construits et achevés il y a quelques mois.

Nous sommes ensuite rentrés à la chambre d’hôte, pour faire le point, réfléchir au déroulé de la journée de demain au village, lister les points à voir sur place. J’ai ainsi pu montrer à salif des idées de projets à soumettre demain aux villageois.

Nous sommes rentrés tôt, car j’ai pas mal de choses à préparer pour demain : il faut en effet que je prépare les sacs de vêtements et les dons de matériel médical destinés au dispensaire, que je prépare les documents dont j’aurais besoin sur place, y compris l’argent du karité, que je déposerais sur le compte épargne des femmes (230€, soit 150000 FCFA), mais aussi que je fasse un point comptable des dépenses faites et à venir.

Par précaution, je pars du principe que demain sera peut-être la seule fois où je vais aller au village de tout le séjour, donc je ne dois rien oublier, et c’est pas forcément simple !

Sur ce, il est justement temps pour moi de commencer à tout préparer, donc je vous dis à demain, avec plein de photos du village si je peux.  

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février 4 2019

la mission est désormais lancée !

Ca y est, la deuxième mission est désormais officiellement lancée, puisque je suis bien arrivé hier soir comme prévu.

J’ai retrouvé avec plaisir et émotion mon ami Salif, qui nous aide et nous accompagne dans nos projets depuis le début. Et nous avons passé beaucoup de temps, aujourd’hui, à discuter, à se raconter nos vie, et tout ce qui s’est passé depuis 5 ans, et mon dernier voyage sur place.

De fait, nous avons longuement parlé du village, de leurs projets, de tout ce qui s’y est passé depuis 5 ans. Et nous avons de fait aussi préparé un déplacement au village, sans doute pour mercredi.

C’est une bonne nouvelle car la situation sécuritaire actuelle du pays me laissait craindre de ne pas pouvoir me rendre au village. Mais les autorités françaises m’ont dit que la région était sûre, et Salif s’est même arrangé pour que je bénéficie d’une escorte armée (il a un ami qui travaille à l’état major de la gendarmerie, il a d’ailleurs été grièvement blessé lors de l’attentat qui a touché l’état major il y a quelques mois ; ce monsieur ordonnerait à un ou plusieurs gendarmes de m’accompagner dans mes déplacements hors de Ouaga).

L’autre bonne nouvelle, c’est que toute la famille de Salif va bien, sa femme notamment, qui a dû subir une opération des reins il y a quelques temps va nettement mieux, elle va même commencer à retravailler, sachant qu’elle est est couturière. C’est bon à savoir, car nous prévoyons de passer des commandes de pochettes diverses et de tissu, du coup nous pourrons directement passer par Salif et sa femme.

Demain nous allons prendre le temps de faire le tour du village artisanal de Salif, pour faire plein de photos et les partager dans la mesure du possible (si le réseau le permet). j’y suis passé faire de repérage aujourd’hui et il y a pas mal de nouveautés plutôt sympas.
Et déjà je ferais quelques achats, notamment des noix de cola à offrir aux chefs du village à notre arrivée mercredi.

Je n’avais pas mon appareil photo avec moi aujourd’hui, mais promis dès demain j’essaierais de mettre quelques photos en ligne.

A demain !


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septembre 20 2017

En pleine préparation de la mission de 2019 !

A quelques jours du départ, il nous reste encore beaucoup de travail pour préparer au mieux cette mission.

Entre les dernières démarches (pour récupérer le visa, les médicaments contre le paludisme, …), la préparation des bagages et les courses de dernière minute, il nous faut encore faire un dernier point financier, réunir de la documentation et chercher des contacts et partenaires en vue des projets qui seront évoqués avec les villageois, réfléchir à l’artisanat que nous souhaitons acheter ou faire fabriquer sur place. 

Et bien évidemment, préparer le séjour sur place directement avec Salif, notre délégué local, nos déplacements avec Alassane, notre chauffeur, et Issaka, notre hôte.  

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