février 10 2019

Journée détente, chez Salif

Le dimanche, à Ouagadougou comme un peu partout d’ailleurs, c’est le jour où tout le monde se repose, ou sort pour faire la fête. Et du coup, difficile de « travailler » au profit de l’association.

Du coup Salif m’a proposé d’en profiter pour venir passer la journée chez lui, afin de rencontrer sa femme, sa fille et … tous les enfants de son quartier, qui passent souvent une grande partie de la journée dans la cour où habite Salif, car visiblement il est très apprécié dans son quartier et il aime s’occuper des enfants, et ceux-ci lui rendent bien !

Salif, sa femme et leur adorable fillette

J’ai ainsi pu prendre des nouvelles de la femme de Salif, qui a souffert de gros problèmes de santé il y a quelques mois, puisqu’elle a dû être opérée d’un calcul aux reins. Nous avions aidé un peu financièrement Salif à trouver l’argent nécessaire à l’opération.

Heureusement, elle va désormais mieux et peut déjà commencer à retravailler, à domicile, comme couturière. C’est d’ailleurs à elle que je vais acheter toute une série de petites pochettes en tissu, il serait même envisageable de lui commander de jolis sacs « bateau » fabriqués à partir de natte en plastique, ou d’autres créations à plus ou moins long terme.

Salif aimerait trouver l’argent pour finaliser sa nouvelle maison, dans une cour située un peu plus loin que l’actuelle, afin de retrouver un peu de tranquillité, seul avec sa femme et sa fillette, et surtout afin de pouvoir y construire un vrai petit atelier-boutique pour sa femme, et y développer son projet d’élevage de poulets. Il a déjà construit les murs du bâtiment, mais il lui manque l’argent pour acheter les tôles, le bois et les fixations pour finaliser le toit.

Ce projet devient d’autant plus urgent que d’inquiétantes fissures sont apparues dans l’actuel maison de Salif, traversant les murs de part en part et pouvant, à terme, menacer l’intégrité même du bâtiment puisque l’une des fissures court depuis le toit jusqu’au linteau de la porte. Salif va procéder à des réparations de fortune à l’aide d’agrafes en métal, mais ce ne pourra être qu’une solution provisoire …

les enfants du quartier, entourant Salif, sa femme et sa fille

Les enfants du quartier étant très intrigués par ma présence, nous avons fini par faire connaissance … et rapidement nous avons joué ensemble ! Ce fut donc un bon moment de détente, plein de rires, de gentilles bousculades, et de joie. Je m’en souviendrais longtemps !

J’ai aussi pu regarder les enfants jouer entre eux, des jeux chantés très similaires aux jeux de cour d’école chez nous que sont « le facteur », « la tomate », … et quelques autres similaires dont je n’ai pas très bien compris les règles (une sorte de mélange de jeu de « cache cache » et de « chat perché »).

Pour autant nous n’oublions pas la mission, et Salif a profité de notre présence dans son quartier pour que je rencontre le forgeron, qui pourrait fabriquer le coffre grillagé dans lequel nous enfermerons le congélateur demandé par les villageois, ainsi que tout le matériel pour construire un « hangar » (un auvent fixe et solide) pour le futur atelier de tissage. La charpente sera en effet métallique, avec un toit en tôles, ce qui assurera une meilleure longévité et solidité que si les montants étaient en bois et le toit en canevas de paille, car on risquerait sinon de devoir faire face aux dégâts des termites. Le forgeron va nous établir les devis, et Salif les récupérera demain.

Ce hangar sera évidemment construit avec une dalle en ciment, qui pourra être facilement nettoyée et ainsi éviter que les fils des métiers à tisser, tout comme les tissus produits, ne se salissent pendant la fabrication.

Et il faudra certainement envisager le financement d’un petit bâtiment, sans doute en voûte nubienne, pour abriter le matériel et les fournitures lors des périodes non travaillées, ou en saison des pluies.

Nous en avons profité pour évoquer avec le forgeron d’autres possibles projets, inspirés de projets portés par une ONG au Guatemala : la fabrication d’engins divers à partir de vieux vélos. Il s’agirait, entre autres, d’une égraineuse à Maïs, et d’une machine à laver. Le principal problème étant que je n’avais que des photos, pas toujours très « parlantes », à montrer, notamment pour la machine à laver (l’ONG propose en revanche tout un dossier et des plans détaillés pour l’égraineuse).

Mais comme il n’y a par d’urgence, puisqu’il n’est pas prévu pour l’instant d’équiper le village avec ces machines, nous avons convenu que je transmettrais les images, et toute documentation complémentaire au forgeron via Salif, pour qu’il réfléchisse, avec son équipe, à la faisabilité de ces engins, qui pourraient alléger et faciliter le travail, notamment des femmes. En plus, le forgeron pourra également proposer à terme ces engins dans son catalogue, et attirer ainsi une nouvelle clientèle.

Nous sommes ensuite retournés en ville, pour boire un coca en regardant le match de foot de ligue anglaise opposant les équipes des villes de Tottenham et Leicester, mais aussi et surtout pour discuter ensemble du programme des derniers jours, avant de nous séparer pour la soirée.

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Ecrit février 10, 2019 par president dans la catégorie "Carnet de bord

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